20 Juin 2016 |
article de recherche |
Les systèmes logiciels, le multimédia et la cybersécurité
La qualité de vos logiciels est la clé!



De nos jours, de nombreux projets de développement logiciel naviguent comme le faisait le Titanic dans une mer pleine d’icebergs… Ces derniers représentent les épreuves et les difficultés dans l’accomplissement de ces projets : besoins d’affaires incertains et requis fonctionnels volatils, coûts de développement et budgets optimistes, durée et respect des délais de livraison périlleux, et exigences de qualité imprécises. L’industrie du développement logiciel et surtout, les utilisateurs étant de plus en plus exigeants, une organisation doit batailler fort pour garder la satisfaction de ses clients. Parfois, c’est une question de survie.
La question essentielle ici est : comment préserver ou augmenter le niveau de satisfaction de nos clients?
L’une des pièces maîtresses dans un projet de développement logiciel est l’ensemble des coûts associés à la qualité ou coût de la qualité logicielle (CQL). Ces coûts sont l’un des icebergs qu’un projet peut heurter. Le CQL dans sa totalité est l’un des coûts invisibles dont chaque gestionnaire de projet logiciel doit prendre connaissance.
Des études montrent (selon le niveau de maturité de l’entreprise) que les coûts liés au CQL se situent entre 40 % et 67 % du coût d’un projet. Les pertes d’un projet logiciel sont souvent de l’ordre de 40 % (Charrette, 2005). Énorme, oui! Toutefois, ces coûts peuvent être maîtrisés si on les connaît bien.
Les coûts liés à la qualité, comme l’a bien défini Campanella (1999), sont l’ensemble des coûts de conformité et de non-conformité. Ils se rapportent en premier lieu aux coûts de prévention (assurance qualité, revues de code, etc.) et d’évaluation (planification des tests, jeux d’essais, etc.), en second lieu, aux coûts rattachés aux anomalies internes (détectées par les testeurs) et externes (trouvées par le client).
Une étude a été réalisée au sein de Bombardier transport dans le but de mesurer le CQL lors d’un projet de développement logiciel de grande envergure où des mesures ont été prises : celui du métro de New York aux États Unis. Plus de 88 000 heures de travail ont été examinées et analysées pour mieux comprendre et évaluer les différents coûts liés au CQL. L’étude a révélé que ces coûts sont de l’ordre de 34 % du coût global du projet. Elle a permis de connaître le coût de toutes les activités : celles qui consomment plus par rapport aux autres, celles auxquelles devrait être consacré une plus grande part du budget et celles qui devraient être plus contrôlées.
L’étude montre l’intérêt à connaitre le CQL peu importe l’environnement : Agile, RUP ou autres. Il faut penser à adapter le processus de mesure selon la méthodologie de travail et tirer profil de l’information qui en résulte. Ces mesures ne sont pas réservées aux grandes entreprises, les petites entreprises peuvent aussi en tirer un grand profit. Des produits de plus grande qualité qui respectent l’enveloppe budgétaire allouée et les délais de livraison tout en répondant aux critères des clients augmente leur confiance.
Information supplémentaire
Pour de plus amples informations sur cette étude, vous pouvez consulter les articles scientifiques ci-dessous :
Berrhouma, N., Laporte, C.Y., Doucet, M., April, A., Mesure du coût de la qualité logicielle d’un projet d’envergure de la société Bombardier Transport, Revue Génie Logiciel, Numéro 88, Mars 2009, pp 47-57. (PDF)
Laporte, C., N. Berrhouma, M. Doucet and E. Palza-Vargas (2012). Measuring the Cost of Software Quality of a Large Software Project at Bombardier Transportation: A Case Study. Software Quality Professional (SQP), VOL. 14, NO. 3, pp. 14-3. (PDF)

Nabil Berrhouma
Nabil Berrhouma possède plus de 19 années d’expérience dans le cycle de vie et le développement logiciel. Il est titulaire d’une maîtrise en génie logiciel de l’ÉTS. Il est analyste d’affaires dans une banque fédérale.
Programme : Génie logiciel

Claude Laporte
Claude Y. Laporte était professeur de génie logiciel à l’ÉTS avant de prendre sa retraite. Il est l’éditeur du groupe de travail pour l’élaboration des normes ISO/IEC 29110 qui porte sur l’ingénierie de systèmes et l’ingénierie de logiciels.
Programme : Génie logiciel Génie des technologies de l'information
