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L’ingénierie de haute voltige - Par : Substance,

L’ingénierie de haute voltige


La scutigère

Représentation artistique de La scutigère pour explorer des cavernes, @Nicolas Reeves.

Lorsqu’il devient professeur agrégé au Département de génie mécanique, en juin 2019, David St-Onge s’entretient avec plusieurs collègues d’autres départements pour évaluer la pertinence de regrouper certaines expertises en robotique. Neuf mois plus tard, l’ÉTS reconnaît officiellement le Laboratoire d’interaction naturelle et intuitive pour la téléopération de robots (INIT Robots), qui regroupe déjà une douzaine d’étudiants des cycles supérieurs.

Âgé de seulement 36 ans, David St-Onge compte un riche parcours combinant des expériences universitaires et industrielles diversifiées… et de haute voltige !

Inspiré par les technologies qui permettent les prouesses artistiques du Cirque du Soleil, il étudie à Polytechnique Montréal, où il obtient en 2006 un baccalauréat en génie mécanique, avec spécialisation en mécatronique. Il réalise d’ailleurs son projet de fin d’études avec un artiste montréalais.

Il devient ensuite consultant en ingénierie dans le milieu culturel et participe notamment à la présentation d’œuvres technologiques en France, au Brésil, au Japon et en Russie, où son travail est encensé. Parallèlement, sous la supervision du professeur Clément Gosselin de l’Université Laval, il décroche une maîtrise en contrôle aérodynamique en 2011, puis une maîtrise en gestion de projet l’année suivante, non sans obtenir un certificat en études russes dans ses temps libres !

Un projet artistique : Le colonisateur sonore (projet de création de l’artiste Jean-Pierre Gauthier en collaboration avec Kinova)

L’appel des hauteurs

David St-Onge, professeur à l’ÉTS

David St-Onge, professeur à l’ÉTS

Au cours de sa première maîtrise, David St-Onge se spécialise dans la recherche sur le contrôle de dirigeables. Dans le cadre d’une création artistique en architecture, il cherche alors à assembler en vol des dirigeables de manière à créer des géométries complexes.

Mais ses études doctorales en robotique spatiale vont le pousser à élever son champ de recherche et d’action encore plus haut. Son projet porte alors sur la conception d’un système mécanique autonome destiné à recueillir des débris orbitaux de très petite taille.

Après l’obtention de son doctorat en 2016, il occupe le poste de directeur de recherche en robotique chez Humanitas Solutions, où il participe au développement de la stratégie d’innovation technologique de l’entreprise en matière d’aéronefs autonomes. 

Il devient ensuite chercheur postdoctoral à Polytechnique Montréal. C’est en cette qualité qu’il prend part, avec d’autres chercheurs, à un camp d’entraînement des astronautes de l’Agence spatiale européenne (ESA) aux îles Canaries. Il conçoit alors le déploiement d’une flotte de drones contrôlés simultanément et de façon intuitive par chacun des astronautes de l’Agence présents au camp. 

Collaboration interdisciplinaire et esprit d’équipe

« Qu’il s’agisse d’interaction naturelle personne-robot, d’ergonomie cognitive, de plateformes volantes ou de robotique spatiale, mes travaux de recherche reposent d’abord et avant tout sur la collaboration de plusieurs experts issus de différentes disciplines, insiste M. St-Onge. L’avancement de la science et des technologies dépend, plus que jamais, de la capacité à forger un fort esprit d’équipe. »

C’est dans cet esprit qu’il dirige ou co-dirige les étudiants du laboratoire INIT Robots dans les différents projets actuels et à venir.

Parmi ces projets, il y a notamment celui de rendre aisément explicable le mouvement de manipulateurs robotiques mobiles ou de grands groupes de robots, et de concevoir des interactions dans lesquelles seul le mouvement de l’opérateur guide les robots.

Un autre de ses axes de recherche est le développement de systèmes de locomotion robotique adaptés à l’exploration de cavernes sur Terre (au moyen d’aéronefs dirigeables) ainsi que sur d’autres astres, tels la Lune et Mars (à l’aide de robots sphériques sauteurs).

Un robot sphérique sauteur pour l’exploration de la Lune et de Mars

Un robot sphérique sauteur pour l’exploration de la Lune et de Mars

David St-Onge a également dans sa mire des projets à caractère artistique. L’un d’eux est aussi lié à la spéléologie et vise à permettre l’exploration de cavités souterraines fragiles ou inaccessibles à l’aide de petits aéronefs dirigeables et à procurer ainsi une expérience immersive à des visiteurs de galeries d’art.

« La clé de tous ces projets est de réussir à combiner les expertises art-science-technologie, puis à sortir nos réalisations des laboratoires pour les voir fonctionner rapidement dans le monde réel », conclut celui qui est aussi le papa d’un garçon de deux ans et qui attend un autre enfant sous peu !

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