18 Juin 2018 |
innovation d'ailleurs |
Les systèmes intelligents et autonomes
Gita : le robot-cargo de Vespa


L’image provient du dossier de presse Vespa, source.
La société automobile italienne Piaggio, fabricante de divers véhicules légers comme le scooter Vespa et la moto Guzzi, a récemment dévoilé sa nouvelle création : un appareil de livraison personnel appelé Gita.
Le Gita est conçu pour suivre un humain, ou pour se déplacer de manière autonome le long de sentiers qu’il a déjà parcourus. Le transporteur n’est pas un robot à intelligence artificielle : il ne prend pas de décisions seul. Cependant, muni de ses deux roues de type vélo de montagne, il peut se déplacer indépendamment et éviter les obstacles en temps réel à l’aide de caméras et de capteurs intégrés en mode « Suivre » (Follow) pour suivre un guide humain [1].
Le Gita, quasi-sphérique, et mesurant 66 cm de haut, peut transporter jusqu’à 20 kilos, d’un volume d’environ 33 000 cm cubes, soit l’équivalent d’une caisse de vin, d’un sac à dos chargé ou de deux sacs d’épicerie remplis.

Gita avec bac à marchandises rempli
La batterie dure jusqu’à huit heures en continu à vitesse de marche, mais elle s’épuise plus vite si elle est poussée à sa vitesse maximale de 35 km/h, soit environ la vitesse de quelqu’un qui court ou fait du vélo. Sa surface lisse et brillante est munie de larges pneus en caoutchouc et d’un assortiment de caméras qui aident le Gita à se déplacer. Un petit compartiment est accessible par une trappe sur le dessus. Le transporteur peut communiquer au moyen de lumières, de sons et d’une interface à écran tactile pour rester en contact [2]. Le robot est offert dans les couleurs rouge, jaune, vert et gris et des lumières DEL assorties aux couleurs entourent les garde-boue. L’équipe de conception a récemment pris la décision de remplacer le lidar, un capteur de portée utilisé dans les voitures autonomes, par un système de vision par ordinateur. Le coût était un facteur, mais la fonction en était un autre.
Les objectifs de Gita ne nécessitent pas vraiment le niveau de précision du lidar pour le moment, car il lui suffit de suivre les humains pour déterminer son itinéraire [2].
Le transporteur dispose d’un verrou de sécurité intégré avec lecteur d’empreinte digitale sur le couvercle et d’un écran tactile pour programmer ses mouvements. Le système a été conçu pour des raisons de sécurité, en particulier lorsque Gita est en mode autonome, sans guide humain. Un autre défi pour les concepteurs est l’environnement non structuré des chaussées, contrairement aux routes où il existe des règles bien établies, des marquages de voies et des feux de circulation pour guider les véhicules autonomes qui les utilisent [3]
Starship Technologies, une société estonienne fondée par Ahti Heinla et Janus Friis, deux des fondateurs de Skype, a créé un produit similaire : un robot de la taille d’une valise. Il a six petites roues, se déplace à 6 km/h et peut transporter jusqu’à 10 kilos de marchandises. Plutôt que de suivre un être humain, il se déplace en utilisant des caméras et des capteurs à ultrasons. Un opérateur distant peut prendre le contrôle du robot pour superviser les mouvements complexes comme traverser une rue. Starship compte déjà des douzaines de ces robots qui livrent des colis, des produits d’épicerie et des repas à des clients dans plusieurs villes européennes, ainsi qu’à Washington DC et dans certaines parties de la Silicon Valley [4].

Le robot de livraison de Starship Technologies
Piaggio ne pense pas à livrer de la nourriture comme Starship Technologies. La société envisage plutôt le Gita aidant le personnel d’entretien, de jardinage et de garde, et d’autres qui doivent transporter des charges lourdes pour accomplir leurs tâches. Le robot pourrait être utile dans les centres de villégiature, les résidences pour personnes âgées et les campus scolaires. Il pourrait transporter des articles d’épicerie à la maison, des sacs lors du magasinage ou des fournitures dans un grand bureau. Il pourrait permettre aux personnes âgées de se déplacer plus facilement tout en ayant les choses dont elles ont besoin à portée de la main [2].

Marie-Anne Valiquette
Marie-Anne Valiquette a obtenu un baccalauréat en génie mécanique à l’École de technologie supérieure (ÉTS) de Montréal. Elle habite à Silicon Valley en Californie où elle étudie l’intelligence artificielle grâce à des plateformes en ligne comme Udacity et deeplearning.ai.
Programme : Génie mécanique
