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Woebot : le chatbot thérapeute - Par : Marie-Anne Valiquette,

Woebot : le chatbot thérapeute


Marie-Anne Valiquette
Marie-Anne Valiquette Profil de l'auteur(e)
Marie-Anne Valiquette a obtenu un baccalauréat en génie mécanique à l’École de technologie supérieure (ÉTS) de Montréal. Elle habite à Silicon Valley en Californie où elle étudie l’intelligence artificielle grâce à des plateformes en ligne comme Udacity et deeplearning.ai.
Programme : Génie mécanique 

Woebot est un chatbot qui aide les gens souffrant de dépression

L’image d’en-tête est utilisée avec la permission de l’entreprise concernée. Des droits d’auteurs s’appliquent.

Au Canada seulement, le fardeau économique de la maladie mentale est estimé à 51 milliards de dollars par an, ce qui comprend les coûts des soins de santé, la perte de productivité et la baisse de qualité de vie liée à la santé [1]. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 300 millions de personnes de tous âges souffrent de dépression. Cette maladie peut devenir un problème de santé grave : les personnes atteintes peuvent souffrir grandement et mal fonctionner au travail, à l’école et avec les membres de la famille. Dans le pire des cas, la dépression peut mener au suicide. Près de 800 000 personnes se suicident chaque année. C’est la deuxième cause de décès chez les personnes âgées de 15 à 29 ans [2]. De plus, il y a une pénurie mondiale de professionnels de la santé mentale, ce qui signifie qu’il peut se passer des semaines avant que les gens puissent obtenir de l’aide.

Woebot suit l'humeur des gensBien que l’intelligence artificielle (IA) chatbot ne remplacera jamais un thérapeute humain, elle peut fournir des conseils à des millions de personnes, à des coûts abordables. Une équipe de psychologues et d’experts en intelligence artificielle de l’Université de Stanford a créé un chatbot de thérapie verbale appelé Woebot. Il peut dialoguer brièvement au quotidien sur le Web (en anglais seulement pour le moment) dans Facebook Messenger, au moyen d’un ordinateur de bureau ou d’un appareil mobile. Woebot a recours à des modes de conversation, un suivi de l’humeur, des vidéos et des jeux de mots pour aider les gens à gérer leur santé mentale. Chaque interaction commence par une question générale sur le contexte et l’humeur comme, par exemple, « Que faites-vous maintenant? » ou « Comment vous sentez-vous en ce moment? » Les utilisateurs peuvent répondre en écrivant des mots ou en insérant des emojis pour décrire ce qu’ils ressentent [3]. Woebot offre un programme de gestion de l’humeur basé sur la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), une forme efficace de thérapie qui porte sur la compréhension de la relation entre les pensées et le comportement. Le but n’est pas de guérir un traumatisme ou d’anciennes blessures psychologiques [3]. Au cours de la première séance, Woebot expliquera brièvement la TCC, avisera les utilisateurs qu’il ne remplace pas la thérapie et les encouragera à faire le 911 en cas d’urgence. Le but de la TCC est de cibler les pensées et les comportements qui influent sur notre bien-être et sur notre capacité à faire face au stress et aux situations difficiles.

Le but de la TCC est de promouvoir des pensées et des comportements qui favorisent l’humeur, l’estime de soi et la qualité de vie. Selon une étude contrôlée randomisée à l’Université de Stanford, Woebot a pu aider à réduire les symptômes de dépression et d’anxiété en deux semaines [3].

Les défis de Woebot

Woebot can reduce anxiety and depression in two weeksLes chatbots représentent un grand défi pour l’IA et le traitement du langage naturel. Comment Woebot doit-il réagir lorsqu’un utilisateur dit « Je suis entouré de gens, mais je me sens invisible » ou « J’essaie de ne pas consommer » ou insère un « 😳 »? Peut-il comprendre la signification du mot « consommer » dans ce contexte, ou un emoji pour décrire un sentiment [3]? Jusqu’à présent, Woebot offre beaucoup de réponses prédéfinies aux utilisateurs, ce qui permet au chatbot de suivre plus facilement la conversation.

En outre, Woebot est le seul chatbot avec des données cliniques évaluées par des pairs. Cependant, utiliser ces résultats pour prétendre qu’il peut réduire considérablement la dépression peut exposer le chatbot à un recours légal.

Un autre défi avec Woebot est qu’il est uniquement disponible sur Facebook Messenger. Étant donné que Woebot n’est pas un fournisseur de soins médicaux autorisé, les conversations avec lui ne sont pas protégées par les lois sur la protection des renseignements personnels et de la sécurité des données médicales. L’équipe de Woebot a construit un pare-feu de son côté pour assurer l’anonymat de tous les utilisateurs. Cependant, Facebook sait exactement qui vous êtes et possède toutes vos conversations.

Marie-Anne Valiquette

Profil de l'auteur(e)

Marie-Anne Valiquette a obtenu un baccalauréat en génie mécanique à l’École de technologie supérieure (ÉTS) de Montréal. Elle habite à Silicon Valley en Californie où elle étudie l’intelligence artificielle grâce à des plateformes en ligne comme Udacity et deeplearning.ai.

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