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Étudier à l’international : quand l’audace rencontre la passion - Par : Christian Miranda Moreira,

Étudier à l’international : quand l’audace rencontre la passion


Christian Miranda, un doctorant de l’ÉTS, nous fait part de ses réflexions suivant sa participation aux Journées de la relève en recherche 2018, qui avaient lieu les 18 et 19 octobre à Sherbrooke.

Christian Miranda Moreira
Christian Miranda Moreira Profil de l'auteur(e)
Christian Miranda Moreira est doctorant au Département de génie électrique. Sa thèse porte sur la sécurité dans les réseaux sans fil 5G et est supervisée par le professeur Georges Kaddoum.
Programme : Génie électrique 

Étudier à l’international

L’image d’en-tête a été achetée sur Istock.com et est protégée par des droits d’auteur.

Les 18 et 19 octobre derniers, j’ai assisté aux Journées de la relève en recherche à Sherbrooke, organisées par l’ACFAS, grâce à une bourse octroyée par l’ÉTS.  J’ai eu l’opportunité de participer à quelques conférences qui m’ont fait réfléchir sur l’expérience vécue jusqu’ici en tant qu’étudiant au doctorat provenant de l’international. Je vous fais part de quelques-unes de ces réflexions, menées et alimentées par les professionnels qui ont assisté à cette journée importante.

Gérer son stress durant ses études

Le stress est une réaction normale lorsque nous sommes confrontés à une demande, que celle-ci soit objective ou subjective. Et on peut dire que la poursuite d’études universitaires en constitue toute une! Parmi les causes, mentionnons la pression continue d’obtenir des résultats de recherche, la supervision constante de son travail et les inquiétudes de trouver plus tard un emploi à la hauteur de sa préparation.  Il est important de développer une combinaison de compétences techniques, intellectuelles et émotionnelles pour obtenir les meilleurs résultats possible dans des contextes de demandes considérables, de processus durables et comportant des conséquences importantes sur le futur professionnel et universitaire. Toutefois, d’autres raisons personnelles s’ajoutent à cette liste parce que la poursuite d’un doctorat représente un véritable marathon.

Le doctorat : un travail souvent très individuel et solitaire

J’ai eu de la difficulté à passer du mode « travail établi par d’autres » à un mode « travail effectué pour moi-même », à diriger mes propres recherches, souvent sans références préalables. Le passage d’un travail en équipe, où l’on reçoit et donne des instructions, à la gestion absolue d’une solution sans directives préalables, sans itinéraire préétabli, est une transition plutôt douloureuse. Seuls le temps, l’obtention des premiers résultats expérimentaux et l’acceptation de la première publication apportent un début d’assurance quant à la méthodologie dans laquelle vous vous êtes engagée.  De plus, comme pratique saine, je recommande fortement l’intégration d’équipes de recherche. Bien que la plupart d’entre nous soient membres d’un laboratoire comptant de nombreuses personnes, nous apprenons rarement à connaître les gens qui nous entourent ou à dialoguer avec eux parce que nous sommes axés sur nos travaux de recherche. Je vous assure que passer quelques minutes par jour à dialoguer et à écouter les autres en vaut vraiment la peine. Cela nous fait prendre conscience que nous ne sommes pas seuls à vivre des difficultés.

L’insécurité et la démotivation

L’insécurité et la démotivation ont parfois été au rendez-vous lors de mon parcours à cause du manque de récompenses immédiates du travail de recherche. En effet, mener une recherche demande généralement d’être méticuleux, profond et réfléchi, et les retombées concrètes ne surviennent qu’à long terme, par la publication d’articles ou la participation à des cours ou à des conférences.

Homme découragé

Par conséquent, une excellente initiative est celle pilotée par l’ÉTS, offrant des consultations psychologiques spécialisées à la communauté étudiante. Ce service comble un réel besoin, car la gestion des émotions joue un rôle clé dans ce métier qui, de l’avis des spécialistes, ne peut s’exercer avec succès que grâce à de fortes doses de motivation, de discipline et de tolérance à la frustration et à la critique, et ce, d’autant plus lorsque les objectifs ne sont pas atteints.

Les habitudes de vie

Je crois qu’en plus d’une bonne dose de discipline personnelle, il est indispensable d’adopter de bonnes habitudes de vie, comme de prendre soin de son alimentation, de pratiquer régulièrement des activités sportives et de loisirs, et de ne pas s’isoler des autres, surtout des personnes que nous côtoyons en dehors du contexte universitaire. Le fait d’étudier au doctorat ne signifie pas que vous êtes une personne antisociale qui n’a jamais besoin de s’amuser.

Un avenir incertain?

 J’ai souvent entendu dire par d’autres que le marché du travail se limite au secteur universitaire après un doctorat, car le secteur industriel considère que nous sommes surqualifiés pour occuper des emplois qui peuvent très bien être comblés par des professionnels de niveau technique. Pourtant, je reçois fréquemment des offres d’emploi que je dois malheureusement refuser afin de me concentrer sur l’atteinte de mes objectifs personnels et professionnels. Cela m’amène à penser que l’avenir d’un doctorant dépend de plusieurs facteurs, parmi lesquels : le type de spécialisation, le marché du travail de la ville ou du pays où il souhaite exercer sa profession et enfin, la passion avec laquelle il exerce son métier.  Les limites, c’est chacun qui se les impose; elles n’existent que votre esprit.

L’argent, un obstacle sur la route

Le coût de faire des études

Le défi le plus important pour les doctorants provenant de l’international est sans aucun doute d’obtenir un financement qui leur permettra de vivre dans la dignité tout en menant à bien leur processus de recherche. Dans bien des cas, les étudiants arrivent déjà avec un financement octroyé par leur superviseur; d’autres, comme moi, viennent avec leur propre budget, et c’est là que la situation se complique. L’argent commence à s’épuiser au fil des mois principalement parce que certains facteurs entraînent des dépenses excessives : le loyer d’une chambre près de l’établissement où vous étudiez, la nourriture, le transport, le matériel pédagogique, les vêtements d’hiver et tout le reste.  Il faut alors faire preuve de créativité et innover. En ce sens, la relation que vous entretenez depuis quelques mois avec votre directeur d’études et l’utilisation intelligente des ressources qu’offrent l’ÉTS et les organismes de soutien social sont essentielles.  Par exemple, la réalisation de projets pour des entreprises privées par le biais d’accords entre l’ÉTS et votre superviseur est non seulement une aide financière importante, mais contribue aussi à augmenter votre expérience professionnelle. De plus, des organismes comme MITACS sont d’une importance vitale pour trouver des stages chaque session afin d’obtenir un soutien financier pour votre processus de recherche. La demande de bourses auprès du gouvernement du Québec est également une option intéressante.

 Apprendre une nouvelle langue

 Apprendre une nouvelle langue ou perfectionner sa maîtrise d’une langue étrangère est un défi inhérent à la décision d’aller étudier dans un autre pays. L’impuissance de ne pas pouvoir s’exprimer comme on le voudrait ou même de ne pas comprendre les premières directives de son superviseur est un très lourd fardeau pendant les premiers mois d’études. Pour ma part, j’étais assez préparé pour parler et écrire en anglais lorsque le cas le justifiait, mais de la salle de cours à la réalité, la marche est haute.  Montréal étant une ville multiculturelle, mon superviseur et tous mes collègues viennent de pays différents, et s’expriment au moyen de dialectes et d’accents différents, ce qui a rendu mon processus d’adaptation linguistique un peu plus compliqué, mais pas impossible. La bonne nouvelle est que la pratique quotidienne d’une langue, les cours en ligne gratuits et les cours en personne gratuits m’ont beaucoup aidé dans ce processus d’apprentissage continu. Cependant, il ne suffit pas d’améliorer son anglais pour les études et la recherche. Le défi est d’autant plus grand que si l’on veut s’intégrer réellement à la société québécoise pour avoir plus de possibilités d’emploi après l’obtention de son diplôme ou de documents légaux pour obtenir la résidence permanente dans ce merveilleux pays, il est impératif d’apprendre la langue française.  Comme pour l’anglais, il existe une variété infinie de ressources gouvernementales gratuites et d’autres cours privés à prix abordable qui peuvent aider pour apprendre cette langue, en plus de la possibilité de la parler quotidiennement, ce qui facilite grandement la chose.

Christian Miranda, à Montréal

Pour finir, je ne nie pas que le doctorat est un voyage long et tortueux, mais les satisfactions qui en découlent dépassent de mille fois les défis auxquels nous sommes confrontés jour après jour.

La route est compliquée, je sais, mais quelle grande chose de la vie ne l’est pas?  Alors, suivez-la avec joie et enthousiasme : cette aventure est et demeurera unique. Je vous en fais la promesse.

 

Christian Miranda Moreira

Profil de l'auteur(e)

Christian Miranda Moreira est doctorant au Département de génie électrique. Sa thèse porte sur la sécurité dans les réseaux sans fil 5G et est supervisée par le professeur Georges Kaddoum.

Programme : Génie électrique 

Laboratoires de recherche : LACIME – Laboratoire de communications et d'intégration de la microélectronique 

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